Industrie pharmaceutique

Lors du Congrès Fédéral à Saint-Malo (Décembre 2021), les délégués ont rédigé la résolution suivante :

Motion Branche Industrie Pharmaceutique

A l’occasion de ce 42eme Congrès statutaire de la Fédération de la Pharmacie, LBM, Cuir et Habillement, les représentants FO de la Branche Industrie profitent de cette résolution pour affirmer à nouveau leur principe :

« Seul un syndicalisme libre, indépendant et déterminé garantit la défense des intérêts et des droits des salariés de nos entreprises. »

La crise sanitaire a mis en lumière les limites d’une industrie totalement dépendante de pays tels que la Chine et l’Inde, notamment sur les principes actifs.

Les ruptures de stocks récurrentes et les difficultés d’approvisionnement des établissements de santé nationaux perturbent le bon fonctionnement de notre système de santé. Les raisons de ces dysfonctionnements sont multiples. Néanmoins, elles sont en partie liées à la délocalisation de la production vers l’Asie, notamment pour raisons financières.

L’Industrie Pharmaceutique française ferme des sites de production mais aussi des centres de R&D partout sur son territoire. Les cessions aux façonniers de pans entiers d’unités de production sont nombreuses, notamment sur les produits matures.

Les laboratoires pharmaceutiques se tournent de plus en plus vers une croissance externe au détriment de la croissance interne. L’achat de start-up, souvent étrangères, permet l’acquisition de molécules en cours de développement au détriment de la R&D en France.

Un grand nombre de plans sociaux a de nouveau impacté notre Branche. Pour rappel, un emploi perdu dans l’Industrie Pharmaceutique, ce sont plus de cinq emplois indirects sacrifiés dans le bassin d’emploi concerné. Par le biais de l’optimisation fiscale, un grand nombre de laboratoires pharmaceutiques échappent à l’impôt qu’ils devraient verser.

Les entreprises du médicament ont perçu des centaines de millions d’euros en Crédit Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) leur permettant de bénéficier d’une économie d’impôts importante et continuent de percevoir le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) en contrepartie de maigres avantages sociaux.

L’Industrie Pharmaceutique ne connait pas la crise et continue de verser de somptuaires dividendes à leurs actionnaires. Pour le Congrès, tout doit être mis en œuvre pour une plus juste redistribution des richesses créées et pour sécuriser les emplois par de la mobilité interne volontaire et des plans de formation adaptés aux évolutions des métiers.

Le Congrès affirme que la responsabilité en matière de reconversion des salariés dont les métiers sont menacés à court et moyen termes incombe aux entreprises du médicament et aux pouvoirs publics.

Les investissements à réaliser sont importants mais nécessaires. Trop d’entreprises du secteur se contentent de stratégies à court terme sans une réelle vision de leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale. Les politiques publiques doivent accompagner et piloter ces transformations.

Pour le Congrès, la formation doit reprendre toute sa place dans le maintien et le développement des compétences.

Aussi, les délégués de l’Industrie Pharmaceutique rappellent l’importance d’assurer une proximité syndicale permanente auprès des salariés. Le développement syndical dans chaque entreprise du médicament reste un de nos enjeux dans les mois à venir. La mobilisation, notamment auprès des jeunes, est notre priorité.

Pour cela, nous devrons démontrer l’efficacité du dialogue social et de la négociation collective, créateurs de droit pour tous les salariés, grandes et petites entreprises.

Le Congrès revendique par ailleurs un dialogue social respectueux et solide entre les parties prenantes dans la Branche et dans les entreprises assurant plus de justice et de progrès sociaux.

Les représentants FO au niveau de la Branche sont déterminés pour éviter le statu quo social.  Ils sont  force constante de propositions répondant aux préoccupations et aux besoins de l’ensemble des salariés du secteur.

La crise sanitaire durable a mis en exergue ces deux dernières années de nombreux dysfonctionnements au sein des entreprises de l’Industrie Pharmaceutique, notamment une dégradation constante des conditions de travail liée entre autres à la surcharge de travail.

Aussi, le Congrès revendique l’ouverture de négociations relatives à la santé et sécurité, à la sécurisation des parcours professionnels, à l’évolution des métiers de l’Industrie et au développement des compétences.

Pour le Congrès, veiller au versement d’un salaire plus juste et à l’égalité de traitement demeure une priorité.

Le Congrès considère que le développement syndical dans chaque entreprise du médicament reste un de nos enjeux dans les mois à venir. Pour le Congrès, les implantations partout où cela est possible doivent voir le jour pour augmenter notre représentativité au niveau du secteur.

La proximité auprès des salariés donne une légitimité pour parler en leur nom et négocier de nouveaux droits adaptés à leurs besoins.

Ce projet exigeant sera porté par l’ensemble des représentants FO de la Branche Industrie avec une seule ambition, celle de redonner espoir et confiance aux salariés du secteur.

Adoptée à l’unanimité par le Congrès de Saint-Malo le 5 décembre 2021

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